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 Picasso (récit)

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Picasso (récit) Empty
MessageSujet: Picasso (récit)   Picasso (récit) EmptyDim 23 Aoû - 22:01

Je me souviens très bien de lui. Il s’appelait Pablo comme Picasso car il avait pleins de dessins irréguliers noirs sur une robe blanche. Il était beau et gentil. On aurait jamais cru les souffrances qu’il avait enduré si on ne les savait pas. Il n’était surtout pas rancunier. Il était tout content de pouvoir dormir tranquille et manger un morceau, même si ce n’était pas une vie de roi dans ce refuge. Je connaissais déjà pas mal sur le sort des galgos et je pensais que je savais tout. Malheureusement ce n’était qu’une partie de l‘horreur. Je ne pouvais jamais penser que la perversité humaine pouvait aller si loin.
Je m’occupais tous les jours de Pablo, il était sous ma garde. On m’avait dit que je devais bien faire attention que la porte du boxe soit fermée à double tour car il y avait des vols de chiens. Pablo m’adorait et moi je lui donnais tout l’amour que je pouvais et qu’il n’avait jamais reçu dans sa misérable vie. Il y avait une chose qui m’inquiétait énormément. Les adoptions des chiens mâles était en baisse. Je me demandais si Pablo allait avoir la chance de partir de ce refuge et trouver un foyer. Il avait tout pour plaire et quelque fois j’en voulais à des gens qui ne le choisissaient pas. Plus le temps passait et plus j’étais inquiète.
Pablo me faisait complètement confiance. Il croyait que j’allais le sauver, il en était même sûr. Mes collègues commençaient à me dire que si on ne trouvait pas d’adoptants pour Pablo il n’y avait pas trop de possibilité de le garder au refuge. Derrière la porte c’était la misère . Il n’y avait pas le choix. J’avais même envisagé de l’adopter moi, mais à ce moment là j’avais une chambre chez des gens et c’était impossible. Je me suis beaucoup battue pour Pablo. Comme dans une marre, plus je me débattais et plus je m’enfonçais. Les seuls personnes qui me comprenaient c’était mes collègues mais ils n’étaient pas aussi tristes que moi. Je voyais sa fin approcher. Et finalement le jour que j’appréhendais tant est arrivé. Je me souviens que quand on m’a annoncé que Pablo devait être euthanasié j’ai arrêté de manger. Je pleurais jour et nuit. Comment j’allais faire?. On m’a dit que je pouvais ne pas venir ce jour là et les autres s’en seraient occupés. Ce n’était pas possible, j’avais trop réfléchi . On me disait qu’il fallait que je me reprenne sinon je n’aurais pas pu continuer à aider les chiens. On me disait que ça venait avec le temps, on va s’habituer et on souffrira moins. Je me demandais si ça pouvait m’arriver à moi de souffrir moins avec le temps et pas plus.
J’ai décidé que j’allais moi-même emmener Pablo à la mort. Vous pouvez imaginer que toute la nuit je tournais de tous les sens. Le matin j’avais le visage d’un mort, les yeux cernés et vitreux comme si c’était ma mort et pas la sienne. Encore pire, car c’était sa mort et c’était insupportable. Je maudissais tout le monde.
Je suis arrivée au refuge, je traînais les pieds. Je n’avais pas la force de marcher, comme si la vie me quittait au fur et à mesure que je m’approchais de son box. Il battait la queue et poussait des petits gémissements de joie pour dire qu’il était content de me voir. Il croyait que j’allais le sortir pour une promenade. J’avais envie de hurler, je pleurais et chuchotais en maudissant tous les noms qui me venaient à l’esprit.
Derrière la porte de la chambre où on lui donnait la mort, je me suis arrêtée pour nettoyer mes larmes. Je ne voyais plus que des ombres chinoises. Il y avait le vétérinaire qui était là et attendait. J’avais envie de m’enfuir avec Pablo mais à la place, machinalement j’ai donné sa laisse à une collègue. Il a tourné la tête et m’a regardé d’un air de dire, tu m’abandonnes déjà? Il a compris qu’il y avait un changement! Un changement radical. Je n’oublierai jamais ce regard plein d’amour au lieu que ce soit plein de reproches. Je me suis agenouillée à sa hauteur et l’ai pris dans mes bras et me suis excusée . J’ai senti sa langue nettoyer mes larmes et puis je suis sortie de la pièce en courant. Sur mon chemin des deux côtés en rangée je voyais des galguéros qui ricanaient. Ils se moquaient de moi. C’était des ombres chinoises.....
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